Arles sur Tech
Arles-sur-Tech est une commune française située dans le département des Pyrénées-Orientales et la région Languedoc-Roussillon.
Cette petite ville ancienne, bâtie autour d'une abbaye bénédictine fondée au VIIIe siècle, a connu une certaine activité industrielle (exploitation de mines de fer de Batère, usine de tissages catalans, scieries, biscuiteries).
Cliquez ici pour voir cette ballade
Le centre ville historique
Abbaye Sainte-Marie d'Arles-sur-Tech
La fondation du monastère remonte au VIIIe siècle, dans d'anciens bains romains. Ce premier établissement est saccagé à la fin du IXe siècle par les Normands, et il est refondé sur son site actuel au début du Xe siècle ; il est par ailleurs mentionné en 934. Bien qu'inachevée, l'abbatiale est consacrée en 1046 lors d'une cérémonie solennelle réunissant plusieurs évêques et notables de la région.
Cependant, l'abbaye est rapidement spoliée de ses biens par divers laïcs. Il faut attendre le début du XIIe siècle lorsque, avec l'extinction des dynasties comtales de Besalú et de Cerdagne, elle entre sous la protection des comtes de Barcelone qui lui font d'importantes donations. Une campagne de restauration et d'embellissement de l'abbaye est alors entreprise, notamment entre les années 1141 et 1157, date de la nouvelle consécration de l'abbatiale (bénédiction de six autels). Cette période de prospérité se prolonge au cours du XIIIe siècle : l'abbé Raymond II Desbach (1261-1303) entreprend la construction (ou la reconstruction) d'une grande partie des bâtiments abbatiaux, dont notamment le cloître gothique en marbre de Céret et le Palais abbatial, toujours debout aujourd'hui bien que restauré.
La décadence s'amorce au XVe siècle et la communauté, lors de la Révolution, ne compte plus que six moines. L'abbaye ne souffrit pas de destructions majeures, et l'abbatiale devint l'église paroissiale du village.
Cependant, l'abbaye est rapidement spoliée de ses biens par divers laïcs. Il faut attendre le début du XIIe siècle lorsque, avec l'extinction des dynasties comtales de Besalú et de Cerdagne, elle entre sous la protection des comtes de Barcelone qui lui font d'importantes donations. Une campagne de restauration et d'embellissement de l'abbaye est alors entreprise, notamment entre les années 1141 et 1157, date de la nouvelle consécration de l'abbatiale (bénédiction de six autels). Cette période de prospérité se prolonge au cours du XIIIe siècle : l'abbé Raymond II Desbach (1261-1303) entreprend la construction (ou la reconstruction) d'une grande partie des bâtiments abbatiaux, dont notamment le cloître gothique en marbre de Céret et le Palais abbatial, toujours debout aujourd'hui bien que restauré.
La décadence s'amorce au XVe siècle et la communauté, lors de la Révolution, ne compte plus que six moines. L'abbaye ne souffrit pas de destructions majeures, et l'abbatiale devint l'église paroissiale du village.
L'église comporte une façade sculptée, ancienne. L'intérieur a été agrandi et surélevé au XIIe siècle, le cloître date du XIIIe siècle.
Les autres bâtiments monastiques ont disparu. Le décor de la façade est
un des tout premiers essais de sculpture monumentale datant du milieu
du XIe siècle, situé aux endroits les plus visibles (porte d'entrée et fenêtre qui la surmonte). Au tympan,
croix grecque dont le centre est occupé par un Christ en gloire, assis
et bénissant. Sur les branches de la croix, symboles des quatre
évangélistes. L'ensemble ressort en faible relief et renvoie à un
travail d'orfèvrerie ou d'ivoire sculpté.
Un mystérieux sarcophage, appelé Sainte-Tombe, dans une chapelle de l'église, aurait reçu les reliques d'Abdon et Sennen ramenées depuis Rome
par saint Arnulphe. Elles ont disparu à une date indéterminée. Mais le
sarcophage se remplit toujours jusqu'à déborder d'une eau miraculeuse
dont l'origine n'a été percée qu'en 1961 par le professeur Henri Broch de l'université de Nice Sophia Antipolis.
Explication scientifique du phénomène
Les travaux de 1961 sont confirmés par des études de 1999 et 2000
et lient le remplissage de la tombe à la pluviométrie et à la porosité
du couvercle. Le marbre utilisé pour le sarcophage a une origine
différente et est étanche. L'eau de pluie s'infiltre dans le couvercle
qui joue le rôle de réservoir et s'écoule dans le sarcophage.
L'étude de remplissage du sarcophage montre qu'elle est liée à la
pluviométrie, avec un décalage de 5 jours, temps nécessaire à l'eau pour
s'infiltrer dans le marbre. Environ 30% de l'eau de pluie qui atteint
le couvercle est recueillie dans le sarcophage. L'étude du phénomène
permet également de comprendre la bonne qualité de la pureté de l'eau
recueillie.
Les hypothèses de condensations et d'infiltration du sol ont été
démontrées erronées. La première hypothèse ne permet pas d'expliquer les
quantités recueillies, la seconde est invalide puisque la tombe est
surélevée du sol. Enfin, le débordement constaté en 1942 est un lent
goutte à goutte de l'ordre d'une goutte toutes les deux minutes, et non
un filet d'eau. L'imagination déborde plus vite que le sarcophage.
Un pèlerinage au cours duquel elle est recueillie se déroule le 30 juillet (fête d'Abdon et Sennen).